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Agudeza y America

10 juin 2011

suite

Bonjour a tous, me voila donc reparti pour un deuxieme et dernier voyage, debute a Delhi.

L adresse du carnet : http://deuxiemevoyage.canalblog.com

A bientot !

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22 février 2011

Epilogue

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100 jours exactement pour tracer ce chemin sur la carte. J'ai préféré aller lentement, pour laisser à chaque lieu le temps de s'exprimer. Voyage à plusieurs facettes, tourisme, sciences humaines, philosophie, aventure. La partie que j'ai préférée est sans hésiter l'aventure. C'est celle qui m'a touché le plus au cœur. Et qui m'a le plus changé du temps passé assis à écouter des cours ou à faire des calculs sur pc. Pour le côté analyse sociale, le voyage m'a ouvert des portes, mais je n'oserais pas tirer de conclusions.

J'ai pris garde à ne pas écrire ce carnet-blog par vanité, mais seulement pour garder une trace de mon expérience et la partager. Le style est peut être influencé par Matthias et son blog qui m'a précédé avec ses aventures à vélo. Ça m'a donné envie d'aller aussi me perdre dans la nature.

Les gens les plus heureux de tous ceux croisés furent probablement certaines familles de fermiers dans la campagne perdue, dans le pays de coca(gne). L'homme est apparu il y a cent mille ans ne l'oublions pas.

L'Amérique du sud reste un nouveau monde. On ressent un sentiment d'étrangeté là bas. Dans la région de Buenos Aires ils font tout pour rappeler l'Europe, mais le climat chaud, la flore, les papillons multicolores donnent une note d'étrangeté aux paysages. Les Argentins parlent de l'Europe avec de grands Ah, ils ont un petit je ne sais quoi d'air perdu sur leur nouveau continent. En langage botanique, on aurait envie de parler de multiplication végétative, où les premiers colons seraient le stolon, comme pour les fraisiers. Le sentiment de subordination n'a pas encore disparu, l'Amérique du sud n'a peut être pas encore de racines assez profondes pour se sentir indépendante.

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multiplication végétative chez le fraisier. Un stolon (tige rampante) est émise par la mère et s'enracine pour donner un nouvel individu. le stolon se dégrade ensuite. La comparaison s'arrête là car en Amérique d sud il y a aussi eu brassage avec les indiens.

"L'humanité s'installe dans la monoculture : elle s apprête a produire la civilisation en masse, comme la betterave.", disait Levi-Strauss. Il disait aussi que pour maintenir vivantes les cultures il faut à la fois qu'elles diffusent, et qu'elles se différencient, créent leurs propres motifs. Pas trop de diffusion pour éviter l'uniformité qui rend impossible le dialogue, pas trop d'isolement pour la même raison. En Amérique du sud (ce que j'en ai vu du moins) la culture indigène est moribonde sauf dans quelques poches de résistance, la seule culture dynamique est l'occidentale et elle est encore assez voisine de celle de nos pays. On semble bien dans la culture de betterave...

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magazine trouvé au conservatorio à Buenos Aires. A gauche, comment se brodent les civilisations.A droite, mmh une image optimiste.

le moment le plus fort : l'ascension du sommet Huayna Potosi aux alentours de La Paz. L'effort physique le plus intense de ma courte vie.

le plus désagréable : le vol du sac à dos, 2 heures après l'entrée en Bolivie... un classique.

le plus ennuyeux : la Paz, entre deux activités dans la nature. Une grande ville sans aucune organisation, pas très accueillante.

le plus agréable : un après midi au bord d'un rio dans les afueras de Tarija.

le plus enrichissant : la marche dans la campagne perdue dans la région de Cochabamba, la rencontre avec le beau visage du pays. Et toutes les discussions avec des gens tellement différents : Juifs argentins, cathos, évangélistes, chamanistes, communistes (les moins crédibles) ; citadins sophistiqués de Buenos Aires ou Rosario, paysans travaillant à la main en Bolivie, vieilles vendeuses de tissus de la Paz ; tous les amis que je me suis fait ; et la langue espagnole.

Merci à vous de m'avoir suivi, famille et amis. Mais aussi plus généralement merci aux 1100 visiteurs uniques, moins 200 pour tous les PCs boliviens et Argentins que j'ai utilisé, disons divisés par 2 à cause des éventuels changement d'adresse IP et arrondissons : 500 visiteurs de plein de pays !

 

 

Peut être à bientôt pour un carnet de voyage en Asie...

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11 février 2011

Rosario

36 heures, la durée du Tarija-Rosario en taxi et bus. Une occasion de travailler sur le sentiment d'ennui. La première ville au nord de l'Argentine s'appelle Oran, à cause du fondateur. Le vendeur de ticket de bus, un homme gras et vérolé mais sympathique, drague a la populaire ses deux collègues féminines :
" ça vous dirait pas les filles de partir en France avec ce garçon ?
- Ah si ! Une des filles se lève
- regarde moi ça mon garçon, carne argentina, la meilleure !"
Je bois un verre au comedor en attendant le départ, on m apporte une bouteille d'un litre cinq de jus de pomme.
30 heures plus tard.
J'arrive à la résidence chrétienne -oui, encore. ma curiosité religieuse commence à s émousser- où vivent les che rencontrés vers Jujuy, Daniel et Agu. Seul Daniel est là, je rencontre toute la maisonnée, des gentils garçons discrets. Il m'invite à dormir chez eux pendant mon séjour. Visite des plages sur les rives du rio Parana, visite d'un monument à la révolution, des musées de la ville. Le musée d'art contemporain est un ancien silo a bord du rio. Ce qui est exposé est d'un inintérêt saisissant. Beaucoup d'erreurs de vocation parmis les artistes

A la résidence il y a des étudiants haïtiens. Ils parlent un français lent et appliqué, très agréable à écouter. Ils m'expliquent qu'ils prennent leur temps en parlant cette langue car à la maison ils parlent créole (criolla). Qu'un de leur souhait serait d'apprendre beaucoup sur la littérature française et de venir visiter notre pays. Et que les filles de Haïti aiment qu'on leur dise des gentilles choses en français. Tous très calmes et souriant. Les gens phantasmes beaucoup sur notre pays en Amérique du sud, je me sentais un peu comme un ambassadeur et je faisais d'autant plus d'effort pour être à la hauteur de ce qu'ils imaginent.

J'apprends que les filles de Rosario sont les plus belles d'Argentine (je fais la série), pour une raison toute historique : il y eut fût un temps de grands arrivages de prostituées européennes pour combler le besoin de tendresse des travailleurs Rosarinos. Semble t ils qu'elles étaient jolies et ont ensemencé la région de belles personnes. L'argument explicatif mérite peut être des approfondissements mais les faits sont là. A part ça cette grande ville (1 million par là) me marque par le jeu de regards un peu nerveux dans la rue, on sent un poids du social plus important qu'en Bolivie. Les gens prennent pas mal soin de leur apparence. Il y a aussi beaucoup de cougars, félins amateurs de chaire fraîche, ou vieilles belles. Des amies des gars de la résidence m expliquent ce phénomène de la divorcée de 50 ans qui veut profiter de la vie, et qui présente l'avantage pour les hommes de ne pas chercher à se marier.
Je ne connais pas les moeurs des cougars en particulier mais je crois me rappeler que ces fauves là s'attaquent aux plus faibles du troupeau, jeunes et vieux. Peut être est-ce une clé sociologique. Ils n'attaquent pas les bêtes malades.

Des amies de la résidence : elles appartiennent à une église évangéliste (oui), et leur premier petit ami sera leur mari. Elles ont plus ou moins mon âge. L'une d'elle est particulièrement belle et coquette, ce qui est très troublant chez une bigote. Mais après avoir passé un peu de temps avec elles je crois que je les comprends, c'est une démarche assez pure et belle, mais il y a un risque de faire une mauvaise pioche.
Je passe une soirée avec elles et les gars de la résidence, où j'essaye d'expliquer que la bible n'est pas l'histoire factuelle mais un mythe qui s'en inspire, comme le montrent toutes les études historiques récentes, puis j'abandonne. La religion a cette force de ne pas chercher à être logique ou à éviter de se contredire, ce qui rend l'argumentation assez vaine. Une théorie scientifique se prouve par son accord avec l'observation, un dogme religieux est "renforcé" par les miracles et par le fait que "c'est évident". Délicat.
Je passe la journée suivante avec une des filles, Pamela, et une autre amie non bigote Tatiana. Deux belles personnalités qui m'ont apporté quelque chose.

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Souvenir de la journée passée avec Tatiana et Pamela. Un cargo sur le rio Parana (il y a un port de taille honnête à Rasario). Photo prise d'une navette traversant le rio pour aller sur les plages en face, peu informative mais j'aime bien la composition.

Je serais bien resté plus comme souvent, mais je voulais passer un petit moment à Bs As (ah oui... Buenos Aires) avant de prendre l'avion. Alors j'ai dis au revoir. J'ai l'habitude.

4 février 2011

Tarija

Tarija est tres belle. Le rio guadalquivir y passe. On dit que c est l Andalousie de la Bolivie (a 2000m sous le tropique le climat est comme dans le sud espagnol). Belle et douce ville coloniale. Une jolie place centrale et une autre a quelques cuadras, avec toutes les generations rassemblees. Les jeunes filles en font le tours en se tenant bras dessus bras dessous dans la soiree, pour tester l effet de leur derniere coiffure ou robe, et les garcons qui leurs jettent des bombes a eau (seulement les jeunots). Il n y a pas grand chose a voir de special sinon deambuler dans les rues chaudes, boire des jus d orange a 3 bolivianos. Les Tarijeñas sont reputees pour etre les plus belles de Bolivie. Cest ce qui a motive cette etape sur le chemin du retour vers Buenos Aires. N ayant pas vu tout le pays je ne puis me prononcer completement, mais elles sont reellement les plus belles que j ai vu jusqu a present (les Paceñas notemment sont de sacres tonneaux je dois l admettre). Des indiennes et beaucoup de metissees aussi, qui cumulent les charmes de leurs origines (pour certaines). Et la chaleur, la douceur du climat rendent la maniere d etre beaucoup plus naturelle, moins compliquee, sophistiquee qu ailleurs. Ca m a fait penser au supplement au voyage de Bougainville de Diderot, avec ses histoires sur la rencontre avec les Taitiens. Les filles sur lesquelles on se retourne en marchant dans la rue ont l air d apprecier ce compliment du regard plutot que de se renfrogner. Une lecon a apprendre aux Parisiennes !

La ville est entouree de villages charmants avec des rios rieurs ou il faut bon se baigner, des vignobles qui produisent un vin pas gege pour celui que j ai goute mais on dit que certains sont tres bons. J y suis reste une petite semaine, fait de belles rencontres, lu le livre I des essais de Montaigne (je suis abonne aux classiques, c est les seuls qu on peut telecharger sur internet. Michel est un peu naif mais raconte plein de choses interessantes tant sur l esprit de l epoque que sur la philosophie grecque et latine).

Ah, Tarija ! je reviendrai te voir, les bras charges de presents exotiques

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La plaza central de Tarija. des copains rencontrés dans une bodega (vignoble) dans un village. Un sacré boeuf pour tirer la charrue.

Pour temperer ce climat tropical il me faut admettre que la-bas mon systeme digestif a failli pour la premiere fois du voyage a cette celebre turista. J attribue cette faiblesse a la proximite de mon retour : mes intestins ont le mal du pays et de sa bonne nourriture (ils souffrent de la cuisine exclusivement frite de ces bons vieux Boliviens qui decidemment n ont pas invente l eau chaude sinon l huile bouillante), et quand j ai decide de ne pas repousser mon retour je pense qu ils m ont devance et sont redevenus Français avant le reste du corps. Je ne peux que les comprendre et les remercier de m avoir soutenu et nutrimente dans ces terres indigenes.

 

a dans une semaine, bisous

4 février 2011

Cochabamba, ville (avant Potosi)

Cocha n a pas specialement de patrimoine, il y a un grand christ  sur une colline (33m pour les 33 ans qu a vecu Jesus), mais l ambiance est plutot agreable, vivante. On y a rencontre deux lads, chacun avec son histoire rocambolesque. Sergio etait voleur dans la rue jusqu a ce qu il fasse la bonne rencontre, et depuis il est artisan et vit honnetement. Belle carrure, une barbe bien taillee qui fait un peu camioneur sur la 66, un visage qui a connu pas mal d emotions. C est Vincent qui les a degotte. La premiere fois que je l ai vu je n ai pas eu confiance, des cicatrices, un personnage trouble. Mais tres gentil au final, et qui joue de belles melodies au charango (petite guitarre initialelent avec une carapace de tatou en caisse, maintenant en vois souvent). Fabian bosse dans une assoc qui s occuppe de gamins des rues, apres des etudes de psychologie. Une tete de gitan et pour cause sa mere vient des Canaries (du coup je confirme Matthias a bien une tete de gitan), une chaleur et une ouverture rayonnante. Il etait punk des rues dans sa jeunesse, avec les epingles a nourrice dans la peau et tout. Maintenant c est plutot un reveur avide de se cultiver sur tous les sujets (il voudrait venir en France s occuper des jeunes dans les banlieues des grandes villes, m a demande de lui expliquer les fractales), telecharge des livres parce qu on ne trouve rien en Bolivie (peu de Librerias vendent de livres...). On a passe quelques soirees avec eux.

J ai mange comme deux pendant les quatre jours apres le retour du trek, faute de trouver mieux a faire dans la journee. Il faudra que ma maman me fasse de la bonne cuisine bien dietietique a mon retour. Les empenadas la bas sont pas mal (chausson a la viande, pomme de terre, oignon, autres choses que nous ne voulons pas savoir, avec plein de condiments en libre service, oignons marines, poivrons etc). Il y a quelques bars sympas avec de l activite meme en semaine. Buena onda che. Mon hotel est une ancienne maison coloniale, avec un beau jardin interieur, des arbres en fleurs inconnus.

Apres le trek j ai hesite a rallonger mon voyage, pour faire l ascension de l Aconcagua (7000m ) ou d un autre pic un peu moins haut vers Mendoza, Argentine, ou aller voir ce qui se passe chez les Bresiliens. Pour la montagne, ca fait un sacre detour meme si c est tentant. Pour le Bresil, il vaut mieux ne pas commencer ce qu on ne pourra pas finir. Du coup direction Buenos Aires pour prendrel avion. Etapes : Potosi, Tarija, Rosario.

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26 janvier 2011

Cela vaut bien un Potosi

Pour faire Cochabamba-Tarija il fallait 24h de bus bolivien, j ai prefere voyager de nuit a Potosi, puis encore de nuit a Tarija. Visite a la japonaise de Potosi :

On se retrouve haut a nouveau, 4000m (encore plus que La Paz, c est la ville la plus haute de Bolivie), il y a un beau quartier colonial, et puis des petites maisons de briques un peu autour. Le matin visite de couvent Santa Teresa, transforme en musee. Avant je ne sais quelle reforme religieuse il etait considere que la douleur rapprochait du Christ, qui etait mort dans la douleur. C est un point de vue. Du coup les soeurs fabriquaient elles memes leur flagelle, avec des crochets en metal. Il y a un amoncellement fou de tableaux avec des saint et des saintes qui saignent et se font torturer de mille manieres, le regard plein de grace tourne vers le ciel. Ceux qui ne sont pas en agonie regardent devant eux avec l air de se faire chier sec. La guide m a dit que le manque d expressions s explique (en partie) par le fait que les peintres etaient indigenes et rarement de grands maitres. Je pense que ca devait aussi representer l ideal religieux de l epoque, ou un bon croyant etait un croyant qui s ennuyait ferme (cf la sorciere de Michelet). Les pauvres soeurs entraient a quinze ans (de force : la deuxieme fille dans les familles aristocrates) et n en sortaient plus (en aucune occasion ? jamais, a repondu la guide avec un petit air sadique).

A la sortie, je croise une soeur d une cinquantaine d annees, rayonnante de bonheur. J aime bien parler de la vie avec les gens heureux, c est souvent fructueux. Elle vient du Bresil.
"comment vous est venu la vocation ?
- je sentais une inquietude dans ma jeunesse, un manque. l impression qu il devait y a voir quelque chose de plus.
- a quoi ressemble une de vos journee typique ?
- le matin nous nous rassemblons (avec les soeurs) pour prier une heure. Il y a aussi des heures d etudes (de theologie, mais aussi de psychologie !). Et sinon je fais comme toute maitresse de maison, je m occupe du linge, des repas...
- Une question : en tant que physicien j ai du mal avec l idee d un Dieu. Pour moi il y a des lois naturelles, du coup il y a une nature humaine et il faut chercher a la comprendre pour trouver le bonheur, ce qui est peut etre en accord avec les messages religieux d amour etc... mais il n y a pas besoin de Dieu pour autant si ?
- Ah tu dis ca parce que tu es physicien ! Mais s il n y a pas de Dieu alors nous serions tres petits tu ne trouves pas ? Quand je prie, je parle a Dieu et je le sens avec moi. C est comme un ami, tu peux lui parler en toute franchise et il t ecoute. par exemple il y a des matins quand je me leve je suis triste, durant la priere je lui dis tout et ca va mieux.
- Du coup la priere c est un peu comme une meditation boudhiste, une contemplation ?
- J ai un ami boudhiste donc je sais un peu ce qu il en est. C est un peu different car nous essayons de nouer une relation avec Dieu. Mais la priere est aussi quelque chose qui s apprend progressivement.
- Mais du coup si on a d un cote des boudhistes qui croient a la reincarnation, des chaman qui croient a l esprit de l aigle ou que sais-je, des chretiens qui croient a Dieu, il y en a forcement qui ont tort non ?
- je respecte toutes les croyances et je ne veux convaincre personne. Ma rencontre avec Dieu est une experience. Ca s est fait progressivement, et maintenant je le sens avec moi, c est une evidence."

Elle m a aussi raconte qu elles prient beaucoup pour les autres, que c est leur facon d aider leur prochain. Elle m a dit qu elle prierait pour que je rencontre Dieu a travers la physique. C etait interessant, ca a repondu un peu a certaines questions. En tout cas elle avait l air integre et sincere dans ce qu elle disait.

Ensuite l aprem, visite des mines. On achete des cadeaux (soda et TNT) pour les mineurs, pour qu ils ne prenne pas mal qu on les regarde travailler. Et on goute a leur tord boyaux a 95%v. La montagne est un tel gruyere que des geologues ont dit que dans 6 ans ils faudrait stopper l exploitation sous peine d effondrement du cerro Potosi... Si tu est mineur, tu as le droit de creuser ou tu veux. Maintenant les rendements sont pas gege, l argent represente seulement 2% de la roche. Au debut c etait des affleurements il n y avait qu a se baisser (comme dans toutes les mines)... Les gars vivent jusqu a 45 ans pas plus a cause des maladies pulmonaires. Et l etat propose la retraite a partir de 55 ans. Du coup il y a une cooperative qui te paye une retraite quand tu ne peux plus travailler, l adhesion coute 1500 dollars ce qui est une somme.
En Bolivie il n y a pas d usine de raffinement totale il faut exporter le minerai, et bien sur c est purifie qu il prend toute sa valeur. Mais pour la Bolivie le salaire du mineur est pas mal, il y a plein de jeunes qui viennent travailler a la mine pendant les vacances, et qui voyant ce que ca rapporte quittent les etudes pour devenir mineur ensuite.  60% des hommes adultes sont mineurs a Potosi (du coup dans 6 ans il va y avoir de la casse...) Les femmes ne sont pas admises dans la mine, a cause d une croyance bidon. Mais vu la difficulte physique du boulot c est de toute facon un metier d hommes. On a fait une petite ballade la dedans, il fait un peu chaud, les mouvements soulevent une poussiere qui gene un peu la respiration. Travailler la dedans a l air vraiment tres dur. Mais c est un metier respecte socialement.

Il y avait un paquet de touristes français a Potosi, j en ai rencontre dans le couvent et dans la mine, ce qui a bien agremente les visites.

chao !

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La ville de Potosi. La purification de l'argent. Le cerro Potosi (quand l Inca a voulu demarrer son exploitation, une voix a tonne et lui a dit que l or etait reserve a un autre empire... esperons qu ils se sont trompe pour 2012)

21 janvier 2011

trek dans la region de Cochabamba

Vincent a matte sa carte de Bolivie, trouve un chemin paume dans la region, cherche quelques photos sur internet. Ca a l air pas mal. On demande a deux trois Cochabambinos ce qu il en est histoire de pas tomber sur des tribus cannibales, ils nous encouragent. Dans le coin il y aurait un pueblito pour lequel le passage a l age adulte se fait par la contraction de la siphilis. Ah tiens ?

Depart a Torata, 14h. Joli bourg colonial. Sur la place, un alignement d une dizaine de superbes motos. Pourtant ils ont l air de cultiver la mais et la papa dans le coin, a la main en general. Les caballeros debarquent et enfourchent leurs motos. On se met en route. En chemin on demande des indications a deux femmes habillees traditionnellement (jupe espagnole ancienne mode, chapeau melon), qui nous questionnent gentillement, curieuses de savoir qui s interesse a leur vallee. Le beau visage de la Bolivie. 200m plus loin, un autre peon nous questionne. Il a le poil dur, la peau tannee rougeatre, des petits yeux avides de controler se qui se passe dans son coin. A cote de lui, une pile de peaux de cochon. En route.

Nous passons la journee dans une vallee a la courbe douce, au sol argileux crevasse. Il n y a pas de rio au milieu, les peones font des lacs artificiels. Un peu de betail, de volaille paresseuse, un beau contraste entre le rouge de la terre et le vert des cultures. Le soir un chico nous invite a passer la nuit dans sa maison, nous sommes les permiers touristes a passer ici. Dans le petit hameau on nous offre le toit du moulin (electrique, il n ya pas de pales), du bon cafe sucre, des pains sortis tout juste du four. Un vieux qui ne parle que quechua nous offre un plat de papas grillees, banane cuite, riz et un bout de poulet. Delicieux. Une jeune femme nous questionne sur ce qu on fait la. Je dis que je fais nu voyage pour voir le monde apres avoir fini les etudes. "Ah oui il faut se reposer, les etudes ca fatigue". Ces paysans heureux ont decidement l air de comprendre des choses. Le lendemain, on remercie tout le monde, Vincent dit que c est un endroit magnifique, les gens acquiescent d un sourire. On traverse la vallee - les anes sont heureux et calins - en se guidant au bras bolivien, en demandant la prochaine etape aux paysans qui paraissent competents (la plupart ne connaissent pas plus loin que deux km a la ronde semble t il). Deux villageois nous indiquent un raccourci qui quitte la piste praticable par les motos (les gens ici n achetent rien d autre qu une moto et des vetements, ils mangent ce qui pousse chez eux). Nous les ecoutons. Les raccourcis sans carte, avec des paysans quechuophones en cas de pepin est-ce bien serieux ? est la question que nous omettons de nous poser.

Tous les locaux qu on questionne pour notre chemin ensuite repondent des directions, durees differentes. Un vilain defaut regional est de repondre n importe quoi plutot que d admettre son ignorance. Une methode anti mensonge est mise en place : poser la meme question de differentes manieres pour tester la coherence du propos, et sonder plusieurs personnes pour choisir le chemin le plus probable. Un consensus se degage. Un peone un peu espagnophone nous previent "por aca despues no hay camino no mas, para coche no mas, a pie no mas". Le "no mas" est une sorte de ponctuation en Bolivie, comme le "quoi" chez nous, je traduis donc par "por aca despues no hay camino para coche, a pie", les voitures ne passent pas mais a pied ca doit etre faisable. Une erreur de traduction peut couter cher. Apres une bonne journee de 9h de marche, dressage du campement, nuit. On n est pas sur d etre dur le bon chemin c est un brin irritant.

Le lendemain, on traverse de champs, il y a une fouletitude de petis chemins mal entretenus qui ne menent nulle part. Guidons nous a la carte. On devrait etre pres du rio Mizques. Ici, un rio ! On le longe. Grand soleil, baignade. "on est peut etre les premiers blancs a se baigner la" fait Vincent. Il y a un petit parfum d ile au tresor. Pensant arriver a Mizques 3h plus tard on finit la bouffe sauf les pates.

Mais des la remise en route le temps se gate, gros orage, tonnerre, on doit traverser le rio, on se casse la gueule dedans. Nos chaussures ne seront plus seches jusqu a la fin du voyage. Pas de signe de chemin. Heureusement il y a une maison de paysans tous les kms au moins donc on peut tenter de se renseigner. La pluie s arrete. Au bout de zig zags dus a la campagne de desinformation des campagnards, une paysanne d une vingtaine d annees, deux incisives en moins, nous dit que son mari est parti le matin vers Mizques avec les betes, en faisant tourner negligement une de ses chaussures au bout du pied. "il faut aller par la bas, croiser le cimetiere, puis le petit pont, la maison. Mais il n y a pas vraiment de chemin, il faut connaitre." Ah bah voila on se met a table ! Pas de chemin ! Enfin un peu de franc parler dans la province de Cochabamba ! Bref il va falloir suivre un cap a travers des collines. C est parti.

Une colline. Ce foutu coin tropical est peuple de ronces exclusivement, il faut se faufiler et saigner. Je trouve le cimenterio et des crottes de betail fraiches. On continue. 2, 3, 4 collines dans les ronces. On n y voit rien. Je sens Vincent flancher. On s enfonce peut etre dans nulle part. La carte, la boussole. hypothese : disons qu on est par la. Experience : allons en haut de cette grande colline la bas, on surplombera la region et on trouvera peut etre un repere. Observation : chercher des reperes de la bas. Vincent semble un peu ailleurs. Deux ans de prepas sans voir le bout m aident a garder mon calme. Mais en bas de la colline finale il y a un ravin. Changement de progamme, Vincent veut rejoindre le rio principal de tout a l heure et le suivre, il mene forcement a quelquechose.... Ok. On descend le rio secondaire jusqu a la vallee principale.

"elle est si loin la vallee ?

- oh non regarde, le rio remonte ! Ah non c est bon l eau va dans l autre sens."

On arrive a un village en brique crue. Mizques ? 2 horas. 6 horas. ok... On continue de marcher dans le rio, arrivee a une route, avec un camoin a l arret. Un camion ! Mais c est la saison desp luies, la route est defoncee. On nous indique Mizques. cuanto tiempo ? dos horas... o tres... o cuatro... Le gars nous regarde pour voir s il a juste. On marche dans la nuit jusqu a 21h : 12h de marche aujourd hui. tente, dodo.

Le lendemain il reste 35km, on en abat 30 en 4h30, presses de revenir a la civilisation. high five en haut des montees, trottinage dans les descentes. Dans le dernier village, on nous propose de l eau et de la nourriture. Encore une ferme parfaite, aux gens sains et heureux... Le plat, des papas de deux especes, avec du riz, un bout de poulet et une sauce de tomate et de piment crue est un delice. Dans un resto de fondue a La Paz, le gerant suisse nous avait dit qu il existe differente variantes du plat de base bolivien, qu on apprend a apprecier avec le temps. mouais ? Et bien en fait il a raison, ce plat avait une saveur toute particuliere. Cette seule rencontre change le visage de cette journee et efface l effort et la difficulte d echange avec les locaux. Plus tard moi aussi je veux une ferme !

On rentre a Cocha a l arriere d un camion de legumes, toit ouvert. Durant le retour je me rememorre avec intensite ces quatre jours. Quleuque chose a change. L aventure est possible au XXIe siecle. Ici c etait juste un bapteme, une aventurounette, mais elle nous a pris par surprise. Des talents de reperage dans la nature, de lucidite dans l effort, de resistance se sont reveles. Vincentest plutot bon pour garder la bonne humeur dans l adversite, j arrive quand a moi a garder les nerfs, ca fait un bon duo. Je regarde le ciel etoile. Un nuage dessine une tete de lion, avec une etoile au centre d un oeil. Quelques jours apres alors que j ecris ces lignes tout s est deja brouille et est revenu a la normale, mais j ai le souvenir d avoir touche du doigt l aventure, et c est follement excitant. J ai l impression, toute proportion gardee, d avoir marche sur les traces de mes heros du XXe siecle, Saint-ex.

Pour les photos :

http://agudeza.canalblog.com/albums/trek_dans_la_region_de_cochabamba/index.html

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les motos de Torata. Le 2e jour, en pharaon dans un paysage biblique. rencontre avec le rio du 3e jour

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dans le camion, sur le chemin du retour

 

 

10 janvier 2011

Visite guidee par une Paceña

Alors que la Paz commencait a me lasser et que je voulais partir illico sans aller faire un tour dans les montagnes, j ai rencontre dans un bar de jazz vide une sympathique Paceña qui me propose de me faire visiter le coin le lendemain. On commence par l Eglise San Francisco, joli musee, jolie architecture. Le Christ est tres sanglant en Amerique du sud.

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Ensuite la valle de la luna, une formation geologique d argile erodee au sud de la ville, qui ne ressemble absolument pas a la lune mais ca fait une ballade sympa.

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une petite vue au bon moment, avec une montagne dans l ombre

Puis visite du cimetiere, qui me fait penser a des cimetieres mexicains vus en photo, les morts sont dans des compartiments et il y a un petit espace pour que la famille puisse deposer des objets... Tres differents de chez nous, et de l Argentine aussi ! On voit le syncretisme bolivien, les gens sont catholiques mais offrent des cadeaux au defunt. (des clopes, du coca cola... ou des jouets pour les nombreux enfants...).

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(derniere photo : des fleurs pour un enterrement du jour meme)

Ensuite, le mirador Kili Kili, point de vue magnifique des hauteurs de la Paz d ou on peut voir l Illimani, le plus haut massif de la region, a 6500m. Il inspire pas mal les locaux visiblement, j ai vu quelques toiles le representant au musee d art contemporain.

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Au passage la Paceña m explique pourquoi toutes les librairies vendent plein de livres d auto aide, auto estime de soi. Les Boliviens manquent d amour propre, et depuis quelques temps les choses changent notemment grace a ces bouquins, ils deviennent plus entreprenant et fiers de leur pays. Je vous laisse les conclusions. Elle me dit aussi qu a 26 ans elle n est pas encore mariee, car les hommes avec lesquels elle a vecu ne voulaient pas qu elle travaille et elle veut rester independante. Ici Les gens se marient jeunes, avant 20 ans souvent, et regrettent ensuite dit-elle (un livre qui se vend bien est : Comment rencontrer l homme de ma vie ? J ai deja le mari). Ca me coupe dans mes fantasmes sur les societes traditionnelles, les gens sont partout pareils et il vaut mieux les laisser se guider tous seuls.

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eh oui...

La Paceña est aussi chretienne ecclesiastique, courant qui a pas mal de succes en Amerique du sud dit on. Pour voir de plus pres ce que c est je l accompagne a l auditorium. Il y a foule, ca se compte en millier. Des hotesses donnent des enveloppes avec incitations au don a toute personne entrante. Il y a un gros JESUS ecrit sur la scene. je ne comprends pas grand chose au sermon car le son resonne, les extraits de la bible sont projetes sur ecran geant. Je comprends qu il s agit d expliquer que Jesus est mort et ressuscite pour racheter nos peches, qu il faut garder la foi... Du bon basique. Le "pretre" en costard creme ponctue son speech de amen encourageant. Quand il n y pas d extrait sur l ecran, un Logo "Ekklesia international" scintillant est affiche. A la fin, un groupe interprete une chanson celebrant l amour et la foi, les gens se reccueillent. Une sorte de priere grand public, ou on fait passer des vessies pour des lanternes, un plaisir musical pour une elevation spirituelle. Cette eglise est une societe de service, qui offre salle chauffee, coaching spirituel et spectacle musical. Toujours ce bon vieux couvercle. Pour finir le stand up actor rappelle a ses fideles que le don est important et aide a s elever.

Bon tout ca c est l ecorce pour rameuter du monde, mais peut etre qu il y a de l authentique la dessous. Apres tout ils ne recoivent que des dons, ce n est pas une secte. Je discute avec un ami de ma guide, environ 20 ans, tres implique dans l Ekklesia (tm). Il m explique qu il a la foi, que dieu existe, que les esprits existent. La preuve que ce n est pas juste dans sa tete ? Les miracles. Les gens qui guerissent de maladies incurables. Et aussi des sensations, dieu lui touche le bras parfois. Bon. A part ca sur toutes les questions que je lui pose, il donne une reponse, je lui montre qu elle n est pas coherente, il corrige le tir et m en donne une autre. Pas tres consistant tout ca. En tout cas tout le groupe d amis de l eglise est tres gentil, tres amical. On mange un hot dog dans la rue, l ami fait une priere pour remercier dieu de cette nourriture, et de leur faire rencontrer un nouvel ami. Ouah ! Et ca a l air sincere. On discute un peu. Tous ces gens sont d une telle gentillesse, j ai du mal a comprendre. Ils appliquent le message de Jesus, ils doivent etre heureux comme ca. Mais c est un peu monotone ! Vive la republique laique j ai que ca a dire. Plus je voyage plus j aime mon pays.

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La salle de spectacle, a la fin du show. Il y a de toutes les classes sociales et des deux couleurs.

Ensuite mes copains m emmenent dans un studio de tele, car la Paceña a une amie la bas. Trop fort, une emission en direct ! Pour finir la soiree on retourne au bar jazz. Je remercie cette fille de m avoir montre sa ville, dodo.

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Il fait tellement chaud avec les lumieres sur un plateau que je comprends a present la necessite des decolletes plongeant.

 

 

10 janvier 2011

Ascension du huayna-Potosiayna

6088m selon les altimetres. A l agence, la dame de l accueil me montre le trajet sur une photo de la montagne. Elle remarque mon manteau en gore tex, "ah les touristes Français ils ont souvent des gore tex" (ah oui les Francaisi ils petent dans la soie). Je lui demande des infos sur la ville, elle me dit "tu peux aller voir la ville sud a San Miguel par exemple, la bas ils sont riches ils ne vivent pas comme nous, ils ont des machines a laver", avec un air un peu meprisant. Au moment de fixer le rdv elle ajoute "ah vous arriverez a l heure, les Francais ils arrivent a l heure. Les Allemands arrivent une heure en avance ! Les Boliviens plutot avec une heure de retard" Avec un air amuse. Dans la conversation : "En montagne tous les ans des touristes europeens meurent, les locaux leur disent que les conditions climatiques sont mauvaises mais ils n ecoutent pas, les europeens", avec un grand sourire. Le monde vu par le tourisme de haute montagne. Le terme alpinisme derive de "Alpes", j ai envie de lui rappeler. Bref.

La sortie se fera avec Romain, un Français prof de natation a la Reunion, et un couple Allemano-Israelienne. Le premier jour, essai du matos de glacier sur le vieux glacier, en bas. Le soir, partie de poker avec des couverts et des bananes. 2e jour, montee au 2e refuge a 5200m. a 19h extinction des feux pour un debut d ascension a minuit (Pour voir le lever de soleil du sommet). Chacun y va de son petit symptome de mal d altitude : vomissement et mal de tete pour certains, sensation d etouffement pour moi, je dois tellement respirer pour brasser assez d air que je n ose pas m endormir. Mais petit a petit le corps s adapte, aide par un bon mate de coca.C est dingue qu une plante anti mal d altitude pousse precisemment dans les Andes.

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La seance d entrainement sur le vieux glacier.

a minuit et demi, cramponnage, encordage (nous sommes trois, le guide, Romain et moi derriere) depart pour le sommet. Le guide Roqué est un grand Bolivien (ils sont plutot petits en general) un brin arrogant, il refuse la coca qu on lui propose, il n en a pas besoin. Il nous guide un peu a l arrache, en disant juste "faites attention" dans les passages techniques. Deux vitesses : une respiration pour deux pas en pente douce, une respiration par pas en pente forte. Faire des petits pas pour ne pas attrapper le soroche, le mal de l altitude, se concentrer sur le rythme des pas pour garder le courage. Je connaissais le 300m/heure de denivele, mais a cette altitude ca tombe a 150m/h. Quelques crevasses a enjamber,quelques traversees de pentes dont on ne voit pas le fond avec les lampes frontales, quelques passages d escalade pas trop techniques ou il faur planter le piolet et se hisser. Pour etre sur de ne pas tomber je depense une energie excessive pour l altitude en plantant le piolet, le manque d experience. Il faut etre parcimonieux ici, car le corps manque de comburant et il vaut mieux ne pas priver la cervelle de sang (le corps n administre pas tres bien ses ressources a cette altitude, il n est pas fait pour, il faut penser a sa place. Les Incas n ont d ailleurs jamais depasse les 6000m par la, au dela c etait le monde des dieux pas des humains pour eux).

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Romain, le guide, moi.

A 5800 il commence a neiger pas mal et le vent fait descendre la temperature a -20 par la (j ai pas de thermometre). A 6000, pente rude jusqu au sommet 80m plus haut, la poudreuse arrive a mi cuisse, Roqué nous previent que la neige peut glisser em plaque et nous emporter. La neige sur mes lunettes m aveugle, j enleve un gant pour les nettoyer, en 10s j ai limpression de perdre mes doigts. Coup d oeil a Romain. On fait demi tour Roqué !

A l aller, l animal a pu, en observant un paysage blanc a gauche, a droite, au milieu, trouver le chemin vers le sommet. Au retour la neige recouvre le chemin, et un nuage limite la vision a deux metres. Mais j y crois, ouais Roqué il va deceler des indices indetectables pour le profane et nous rammener au refuge ! Apres 45min de descente en cavalcade, le guide s arrete, enfonce le piolet un peu partout, se retourne et fait "estamos perdidos" (on est perdus)... Et si on redescend Roqué, la neige s arrete bien a un moment ? Non il y a une falaise plus bas. Et si on retourne sur nos pas Roqué, on va retrouver le chemin et y aller plus tranquillou ? La neige a efface nos traces on ne peut pas revenir en arriere. "No sé nada." Je compte l eau et les snickers qui me restent... Je repense a l histoire de Guilaumet le pilote de l aeropostale qui a marche des jours sans reserve dans les Andes, apres un atterrissage force. En meme temps le froid me donne envie de dormir. Je ne dis rien, en attendant de voir ce qui se passe. Tous les ans il y a quelques touristes qui y passent dans les Andes. 23 ans c est un age comme un autre. Par conte ma famille sera triste*. Je demande a Roqué si le nuage va se lever. Peut etre. Non, surement ! Il nous dirige un peu au pif, pour garder le corps actif et retarder le sommeil ? Toc toc, ah le piolet ne s enfonce pas ici, ca doit etre le chemin ! On retrouve un passage de tout a l heure. Avec toute la poudreuse on se casse la gueule  tout le temps, j ai des mirages de refuge comme le capitaine Haddock avait des mirages de bouteille de rouge dans le desert.

Nous arrivons finalement a 8h30 au refuge. Explorer sa zone d inconfort est jouissif, difficile de mettre des mots dessus, la haute montagne est un sacre defi, j aimerais tenter le cran au dessus la prochaine fois mais avec une bonne grosse preparation physique (le Huayna Potosi est le 6000m le plus accessible). J ai maudit l imprevoyance de Roqué sur le coup mais en fait ces changements brusques du climat sont assez imprevisibles. Roqué nous a dit a l arrivee qu on a eu de la chance de trouver le chemin si vite.

* Je raconte le truc comme je l ai vecu mais les informations que j ai eu ensuite montrent qu il n y avait pas de risque vital (notemment on etait sur le bon flanc de la montagne donc pas tres loin de la civilisation) !

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Le chemin qu on a plus ou moins suivi. (c est une photo de photo)

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Le paysage au cours de la descente du 2e au 1er refuge (entre 5200 et 4800)

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Vers 4900, une petit crete.

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Photo du guide, a la fin de a sortie. Avec sa degaine et les couleurs, y a de quoi publier moi je vous le dis !

Voilou n hesitez pas a poster un commentaire comme ca je me sentirais plus proche de vous, bisous

2 janvier 2011

Voyage dans le temps dans la region de la Bolivie

Je suis retourne au musee et ai paye un peu plus pour pouvoir faire des photos. Voici le compte rendu :

de -12500 a - 4000 : Origine de la population d Amerique
Il y a des preuves de presence humaine en Amerique du nord a partir de la periode -12000 a -8000. Des fossiles recents prouvent de meme la presence d humains en -12500 au Chili, ce qui change les idees acceptees sur les trajectoires des migrations.
Il y a 40000 ans, la derniere glaciation provoque une baisse du niveau de la mer et l emergence de terre au niveau du detroit de Behring. La theorie la la plus probable suppose le passage d humains et d animaux a cette epoque, pui une migration vers le sud de l Amerique.
Une autre theorie propose une origine supplementaire, l Oceanie, les homes auraient navigue en suivant le courant antartique et auraient debarque en Patagonie.
Des instruments datant de -14500 au Chili decouverts en 1997 laissent supposer une presence humaine en Amerique du sud anterieure a celle au nord. Ces populations vivaient de cueillette et de la chasse de grands animaux, et vivaient dans des campements.
En 2005 ont ete decouverts des instruments datant de -33000 au Chili, acuellement a l etude.

de -1500 a 500
: Dans les valles et les zones hautes avec acces a l eau, a cette periode les connaissances permettent la domestication de plantes et le debut de l agriculture. De meme debute la domestication des camelides, ainsi que le travail du metal et la ceramique. Altiplanos, vallees, terres basses et cotes montrent des preuves de peuplement.

Deux cultures parmis les mieux connues de l epoque :

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Wankarani : Le campement wankarani est sureleve, pres d une source ou d un plan d eau pour pouvoir pratiaquer l agriculture et l elevage (ils chassaient aussi). Le campement est entoure d un mur circulaire. Il n existe qu un type d habitacions, laissant supposer l absebce de hierarchisation sociale. Un type de sculpture typique est la tete de lama.

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Chiripa : Le campement chiripa consiste en un monticule de 60 sur 50m, de 6m de hauteur ou on trouve des habitations rectangulaires autour d un temple semi sous-terrain. Les murs sont doubles et remplis de vivres, pour diminuer l amplitude des changements de temperature dans les logements. Les murs etaient recouverts d argile jaune, avec une couche rouge supplementaire a l exterieur. Les portes etaient coulissantes. Les chiripis etaient agriculteurs, pecheurs, fondaient le cuivre et faisaient des ceramiques simples. Ils eurent des contacts avec les populations d autres etages, comme la cote et les vallees, ils furent contemporains des Tiwanakus avant d etre absorbes par ces derniers.

de -400 a 1100 : la civiliation Tiwanaku.

Durant des siecles, Tiwanaku s etendit dans la region andine et influenca beaucoup les peuples de la region de sa culture. Le tout debut de cette civilisation remonte a -2500, au bord du lac Titicaca. Au 1er siecle cette zone fut un centre urbain en lien avec les societes alentours, qui partagent des lors le meme culte. Au 6e siecle ce centre fut le noeud central de relations dans une region allant de la cote sur du Perou au nord du Chili et de l Argentine. Toutes les technologies de cette regions portent les memes traits caracteristiques. Tiwanaku peut se definir comme une association pluriethnique, avec la presence de differentes unites sociales, articulees par une religion commune selon certaines chercheurs, ou par une structure etatique pour d autres. Tiwanaku etait le centre du culte. Cette civilisation fut composee d une lignee de gouvernants, d une elite, d artisants specialises et d une population d agriculteurs, pecheurs, eleveurs. La langue la plus repandue dans cette aire etait l aymara, mais il en existait d autres.

La presence de nombreux sites archeologiques dans la region montre l influence de cette civilisation sur son environement, et met en evidence l existence dune capacite d integration et de conquete des cette epoque.

La ville de Tiwanaku : Elle fut le centre du culte, mais aussi un noeud important d echanges commerciaux. Sur place etaient cultivee la papa (pomme de terre) et eleve le lama. Des produits de la mer etaient achemines depuis la cote a 400km, du mais et du bois depuis les vallees, de la coca et des plantes diverses (medicinales, hallucinogenes) depuis la foret. De nombreux echanges d objets artianaux d usage quotidien participaient aussi a cette dynamique. A Tiwanaku, une technique du culture particuliere permettait des rendements importants : des canaux remplis d eaux couvraient les champs. La nuit, l eau s evaporait, evitant aussi le gel du sol. Des excedents de nourritures purent ainsi etre degages, permettant une diversification des metiers et donnant un avantage a Tiwanaku sur ses voisins, l autorisant a prendre l ascendant sur eux.

La chute de Tiwanaku au 11e siecle est due a une desagregation politique, peut etre liee a une catastrophe naturelle. Les unites politiques retrouverent leur independance et de nouvelles cultures emergerent. A partir du 12e siecle l organisation sociale des peuples se renforce, avec des territoires correpondant aux etages de la montagne

L amazonie : La region fut avant l arrivee des Espagnols une zone de migrations saisonieres principalement. Cependant, grace a une bonne connaissance du milieu ambiant et a un denut d ingenierie hydraulique, certaines societes purent s y etablir de facon quasi sedentaire.

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Moxos : cette societe mis en valeur une surface de 20000km carres dans la plaine du Beni, innondable aux 3/4 a la saison des pluies. Ils transformerent profondement le paysage, en creant une multitude d iles artificielles pour l agriculture et l habitat. Ce syseme agricole leur permit d obtenir un rendement 4.5 fois superieur au rendement actuel dans la meme region.

de 1450 a 1532 : Presence Inca

Au cours du 15e siecle le peuple de l Inca conquit les peuples de la region andine. Les groupes de la region du lac Titicaca ne se rendirent pas aisement et de nombreuses guerres furent necessaires. L inca profita de discordes entre ces groupe et reussi d abord a conquerir la region du lac. Plus tard, ils avancerent sur le sud. Inca Yupanqui etendit l empire au nord et au sud. L avancee fut contenue a l est par les groupes locaux.

La zone du lac fut convertit en lieu de pelerinage religieux, et sur les iles du soleil et de la lune des edifices religieux furent batis.

Pour assoir son autorite l Inca deplaca quasi systematiquement les populations dans une region non familiere, pour briser les solidarites locales et forcer a l obeissance. De meme ils organiserent l agriculture en monocultures pour de meilleurs rendements et une plus grande dependance de chaque region.

L architecture inca se caracterise par un empilement de pierre travaillees, et par des portes en trapeze (plus resistantes aux seismes). Aux frontieres des forteresses et citadelles furent construites pour maintenir les peuples etrangers.

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Scene de vie a l epoque Inca.

Apres il y a l arrivee de Pizarro mais c est une autre histoire. C est assez fascinant comment un milieu influe sur le mode de vie, et comment les rendements agricoles ont une influence sur le mode de vie...

Voilou pour l expo, y a plein d autres choses aussi dans le petit fute mais c est surtout les campements reconstitues qui m ont impressione et que je voulais vous montrer.

bisous !

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